Chez COSMOYA, nous cultivons un savoir-faire pointu dans le développement de formules solaires depuis plusieurs années. La création de ces produits est un véritable défi : les formules solaires sont complexes à élaborer, à stabiliser, et les filtres solaires autorisés sont de plus en plus réglementés. Notre engagement pour l'environnement et l'écologie, qui fait partie intégrante de notre identité, nous confronte souvent à un dilemme lorsque nous parlons de formulations solaires. En effet, la question de la protection solaire et de la préservation de l'environnement sont deux enjeux indissociables, mais qui ne se rejoignent pas toujours de manière évidente.
Étant donné qu’une formulation solaire contient généralement autour de 20 % de filtres pour garantir une haute protection, il est crucial de s’interroger sur le devenir de ces substances une fois qu'elles sont rejetées dans l'environnement, notamment dans les océans.
Cet article vise à éclairer sur le choix des filtres solaires dans les formulations cosmétiques, les allégations misent en place pour répondre au besoin de transparence des consommateurs et les avancées actuelles sur l’étude d’impact environnemental des filtres solaires pour continuer à se protéger.
Qu'est-ce qu'un filtre solaire ?
Une crème solaire est une formulation cosmétique composée de filtres solaires chimiques et/ou minéraux. D’une part les filtres chimiques absorbent les rayons UV tandis que les filtres minéraux les réfléchissent/dispersent. Ces filtres sont choisis dans un produit selon l’efficacité et la protection souhaité.
Pour autant, de nombreuses marques utilisent des 'blacklists', c'est-à-dire des listes d’ingrédients à éviter en raison de préoccupations sur leur sécurité ou leur impact environnemental, souvent inspirées par les attentes des consommateurs. Cela restreint davantage le nombre de filtres solaire utilisable en formulation de produit solaire. Par exemple « sans homosalate », composé suspecté d’être perturbateur endocrinien pour autant non avéré par manque de données solides par le SCCS, Comité Scientifique pour la Sécurité des Consommateurs de l’Union Européenne.
En effet, ces dernières années de nouveaux débats ont pu voir le jour concernant les filtres solaires : potentiel perturbateur endocrinien, responsable de blanchissement des coraux, écotoxicité sur les organismes marins, …
Face à cette prise de conscience, de nombreuses marques cherchent à rassurer les consommateurs en mettant en avant des allégations environnementales.
Les allégations cosmétiques des produits solaires
Dans ce flux d’informations, beaucoup de marques choisissent de ne prendre aucun risque en utilisant des filtres non concernés par ces débats. Ce qui limite drastiquement le nombres de filtres solaires utilisables dans les formulations solaires, bien qu’ils soient déjà limités par la règlementation européenne (Règlement CE n°1223/2009).
On peut ainsi voir fleurir de nombreux logos et allégations marketing créés par les marques selon plusieurs critères :
Sélection de filtres solaires « ocean protect » : préciser le choix de filtres minéraux qui sont les seuls d’origines naturels, interdire l’octixonate et l’oxybenzone sur la base de l’interdiction de ceux-ci à Hawaii.
Calculs prédictifs « EcoSun Pass » : sur la base de données existantes, un modèle mathématique permet de prédire les impacts environnementaux des filtres solaires avec ou sans prise en compte de la formule intégrale selon le modèle.
Tests de biodégradabilité, d'écotoxicité sur les formules « ocean respect » : méthodes standardisées au niveau internationales avec l’OCDE et l’ISO.
Attention toutefois à ne pas confondre biodégradabilité et écotoxicité !
La biodégradabilité désigne la capacité d’un produit à se décomposer naturellement dans l'environnement. L’écotoxicité, quant à elle, évalue les effets nuisibles que la dégradation d'un produit peut avoir sur les écosystèmes. Ainsi, un produit biodégradable peut encore présenter des risques pour la faune et la flore.
Afin d’encadrer ce nouveau type d’allégation environnementale, depuis avril 2024, la Directive européenne 2024/825 sur les pratiques commerciales déloyales interdit l’usage de termes vagues comme 'écologique' ou 'respectueux de l’environnement' sans preuves concrètes, ce qui renforce la transparence des allégations environnementales.
Mais au-delà des allégations marketing, il est essentiel de comprendre le véritable impact environnemental des filtres solaires.
Filtres solaires : un enjeu majeur pour l'environnement
Avant toute allégation environnementale sur un produit solaire il est important d’obtenir des données fiables. Depuis quelques années, les autorités se sont penchées sur l’impact environnemental des filtres UV en analysant l’écotoxicité aquatique.
Une étude française estime à 15.7 kg/jour la quantité de filtres solaires potentiellement rejetés dans les mers, principalement à cause des utilisateurs de crèmes solaires en zones côtières. D’autres études, menées aux Etats-Unies, évaluent les rejets annuels à des niveaux impressionnants, allant de 16 000 à 25 000 tonnes. La présence de ces filtres dans les eaux de mers n’est pas à négliger aux vu des conséquences sur l’environnement que nous continuons à découvrir. Par exemple, l’octinoxate (INCI ethylhexyl methoxycinnamate) et l’oxybenzone (INCI benzophenone-3) ont montré un impact réel sur les écosystèmes marins avec le blanchissement des coraux. Ce qui leur vaut une interdiction de présence dans les produits solaires du marché à Hawaï. Également il a été démontré que l’octocrylène, filtre solaire très utilisé jusqu’alors, se dégrade en benzophénone, composé perturbateur endocrinien.
Grâce à ces nouvelles données toxicologique, de nombreux filtres sont interdits, évités ou à minima limités dans les formules actuelles. Cette prise de conscience est positive ! Ces données toxicologiques permettent désormais de prendre des mesures concrètes pour limiter l'impact des filtres solaires sur l'environnement tout en continuant à offrir une protection efficace.
Penser à la planète tout en se protégeant du soleil
Il est important de rappeler que se protéger du soleil n'est pas une option.
Santé Publique France le rappelle régulièrement, il est important d'appliquer une protection solaire lors d'une exposition. En effet plus de 85% des cancers de la peau sont liés à une exposition excessive aux ultraviolets naturels ou artificiels.
Alors pour ne pas négliger le critère environnemental lorsque l’on s’expose au soleil, choisissez une formule résistante à l’eau. Cela évite le transfert de la crème solaire dans l’environnement aquatique et limite ainsi l'impacter environnement.
Chez COSMOYA, nous continuons de travailler sur des solutions innovantes et responsables pour les crèmes solaires de demain. Nos travaux ont pour but de diminuer la quantité de filtres solaires en formule par une meilleure solubilité (c'est-à-dire leur capacité à se dissoudre de manière plus efficace dans la formule) ou par effet booster de SPF du châssis, que l’on mesure in-vitro au sein du laboratoire.
COSMOYA est aussi partie prenante dans des groupes de travaux règlementaire afin de discuter des évolutions d’usage des filtres solaires. Ces sujets de recherche nous valent un agréement CIR (Crédit Impôt Recherche). Cet agrément nous, et vous, permet de bénéficier de financements pour des projets de recherche et développement, favorisant ainsi notre capacité à innover de manière responsable. Nous vous avons d’ailleurs rédigé un article explicatif pour mieux comprendre ce que cela signifie et les avantages financiers que cela vous apporte.
Nous pouvons considérer que nous sommes au début d’une belle avancée, en conscience.
Continuons à faire fleurir ce sujet !
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